Archives de catégorie : Tout celà, mes merveilles
Le droit à l’Idleness
No borders
On autorise aux marchandises ce qu’on interdit aux humains.
Et parfois, donc, une rencontre improbable…
Teintes d’amour
Camaïeux, mélange et éblouissement.
Tous Malades !
(Notes de Lecture)
Si vous aimez la « poésie libre » toute en suggestion, au vocabulaire précieux et au sens mystérieux, FUYEZ ce livre : il n’est pas pour vous !!!
Si vous aimez les films d’horreur, les personnages tordus, ou si un peu de décadence ne vous effraie pas, essayez donc cette poésie…
Vous y découvrirez des « chansons » et des cauchemars, des monstres et de la tripe.
Éloignez vos enfants.
C’est une compilation de textes anglo-saxons traduits, et « remis en bon français avec des pieds, des vers et des rimes (mais sans frime) ». Une langue accessible et simple qui parle à tou-te-s.
Extrait :
Tous Malades
Cher enfant, puissent nos comptines
Te fair’ joyeus’ment rigoler.
Qu’elles te donnent bonne mine
Sans jamais te traumatiser
Ni te rendre blême ou hagard
Ni peupler tes nuits de cauch’mars.Nous serions vraiment désolés
Si ces récits abominables
Flinguaient ton cerveau à jamais !
Vois-tu, ce ne sont que des fables…Les sorcières, les morts-vivants,
Les clowns-tueurs et les vampires
N’existent pas, c’est évident !
Non, rien n’est vrai dans ces délires.Cependant, avant de lire,
Un petit conseil : sois prudent !
© Les éditeurs Neil Gaiman, Stephen Jones, Tous Malades, Ed. Bragelonne
Lire un extrait sur le site de l’éditeur.
Ouvrage à commander:
Chants de la Toundra – poèmes eskimos
(Notes de Lecture)
Il est des cultures où chacun et chacune a SON poème, comme c’est le cas chez les eskimos.
Ce n’est pas forcément un beau poème, pas forcément un long poème, par forcément un poème écrit par soi-même, mais un poème écrit pour soi.
Recueillis et traduits en français par Pierre Léon, voila un ouvrage qui contient tous les aspects de la rude vie de nomade des étendues blanches.
La faim tenaille, les enfants meurent, le gibier se fait rare, la vieillesse point, l’amour agit, la folie mord, les bébé naissent, le prédateur rôde…
D’une variété folle, anciens ou modernes, beaucoup de ces textes sont très touchants.
Extrait :
Chant d’oiseau
Tu es ce chant d’oiseau
Dans le silence des roseaux
Ta voix illumine les eaux
Ta voix se fait ruisseau
Tous les roseaux se font oiseaux
Toutes les eaux sont des oiseauxJe suis prisonnier des eaux
le prisonnier des roseaux
prisonnier d’un chant d’oiseau
© ??? – Trad. Pierre Léon – , Chants de la Toundra, Ed. Naaman/La Découverte
Ouvrage à commander:
- D’occasion…
Ce à quoi sert un père
…avant de se retirer.
Trois poètes helvètes – Markus Bundi
(Notes de Lecture)
Un pays, 3 poètes, 3 langues (traduites en français), 3 poésies libres, 3 écritures très différentes.
Les 2 premières autrices, Claire Krähenbühl et Elena Jurissevich, ont des écritures dans l’air du temps : libres, éthérées, où la narration se conçoit par bribes, où l’ambiance fait le sens.
C’est la poésie qu’il faut embrasser corps et âme, ne permettant pas aux lectrices-lecteurs d’apprécier l’un sans se soumettre à l’autre (et inversement).
L’écriture de Markus est beaucoup plus ludique et ciselée. Historiettes ironiques et tendres en poésie libre, les textes sont admirablement servis par la traduction de Nathalie Eberhardt.
Extrait :
Depuis que tu as rêvé
que je pouvais faire le poirier,
le monde marche sur la tête.Et toutes mes tentatives
pour me remettre d’aplomb
t’empêchent de t’endormir.
© Markus Bundi – Trad. Nathalie Eberhardt – , Ed. du Murmure
Ouvrage à commander:
La poésie sur les murs d’Alep comme dernier au revoir
« Aime-moi loin du pays des représailles et de la répression. Loin de notre ville saturée de morts ». (vers du poète Nizar Kabbani) photo et traduction DR
Dans Alep Est dévastée de cet hiver 2016, les civils fuient la folie des hommes, loyalistes ou rebelles.
Seuls quelques mots sur les murs.
Traces d’une grande culture qui saura renaître des cendres.
Le Rapt – Maram al-Masri
(Notes de Lecture)
Une histoire qui commence tout en don, en vie , en émerveillement et en liberté.
Une histoire qui bascule dans la bassesse et l’absence.
Après une élision de plusieurs années, l’histoire se termine dans une relation filiale qui, d’étrangère, se reconstruit.
De poème en poème, on suit les sentiments intenses magnifiquement transcrits ; en tendresse lyrique ou en violente retenue.
Maram al-Masri a su écrire des vers libres qui transcendent le genre, et m’ont emporté malgré moi.
Emporté et secoué, comme 40 vagues qui brassent le téméraire qui osa s’y aventurer et qui en ressortira groggy.
Extrait :
Cinq ans après notre rencontre
je me suis éloignée du bruit
il m’a suivi
il s’est assis près de moi
j’ai osé mettre ma tête sur son épaule
je voulais respirer son air
et retrouver l’odeur évanouie de son enfance
(…)
© Maram al-Masri