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La femme de liège

Une femme comme une fée
m’a fait la profonde élégance
au beau milieu d’une assemblée
de m’offrir une révérence.

Les oiseaux d’arrière-saison
faisaient des leurs malgré la pluie
et prise par saine passion
elle osa dire « j’ai envie ».

Sans dire plus d’un mot magique,
un jour en chambre de mes peurs,
elle vint apaiser ma panique
sans ombre pour d’autres bonheurs.

C’était une femme de liège
sur l’onde entre l’eau et le vent
qui ne se prend à aucun piège,
juste flottant sur le courant.

Et dans les limbes de la nuit
depuis lors, quand je souhaite écrire,
Ah ! femme mûre, à l’envi,
Ah ! à l’envi, je te désire.

Licence Creative Commons
« La femme de liège » de Laurent QUIQUEREZ, d’après « Le garçon de Liège » de Louise de Vilmorin, est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons CC-BY-NC-SA. En savoir plus sur les droits et les devoirs.

2014-2015 – Villeurbanne, France

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Louise de Vilmorin – L’alphabet des aveux

(Notes de lecture)

L'alphabet des aveux - Louise de VilmorinLouise de Vilmorin était une femme vive, une muse pour beaucoup, et une femme inspirée.
Elle fit de sa vie une vie passionnante.

Au delà de ses romans, elle a écrit une poésie protéiforme et Oulipienne.
Des olorimes, des calligrammes, des palindromes…

Par bonheur, la forme n’écrase pas le fond, qui reste léger, très tendre et d’une grande simplicité.

Francis Poulenc l’a mise en musique (un peu lyrique & précieux à mon goût).

Extrait:

Le garçon de Liège

Un garçon de conte de fée
M’a fait un grand salut bourgeois
En plein vent, au bord d’une allée,
Debout sous l’arbre de la Loi.

Les oiseaux d’arrière-saison
Faisaient des leurs malgré la pluie
Et prise par ma déraison
J’osai lui crier : « Je m’ennuie. »

Sans dire un doux mot de menteur
Le soir dans ma chambre à tristesse
Il vint consoler ma pâleur.
Son ombre me fit des promesses.

Mais c’était un garçon de Liège,
Léger, léger comme le vent
Qui ne se prend à aucun piège
Et court les plaines de beau temps.

Et dans ma chemise de nuit,
Depuis lors quand je voudrais rire
Ah ! beau jeune homme je m’ennuie,
Ah ! dans ma chemise à mourir.

1939
© Louise de VILMORIN
Recueil : « Fiançailles pour rire » ou « L’alphabet des aveux »

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