Archives de catégorie : livres

les pages par lesquelles nous sommes relié-e-s.

Le Rapt – Maram al-Masri

(Notes de Lecture)

Le Rapt - Maram al-Masri Une histoire qui commence tout en don, en vie , en émerveillement et en liberté.

Une histoire  qui bascule dans la bassesse et l’absence.

Après une élision de plusieurs années, l’histoire se termine dans une relation filiale qui, d’étrangère, se reconstruit.

De poème en poème, on suit les sentiments intenses magnifiquement transcrits ; en tendresse lyrique ou en violente retenue.

Maram al-Masri a su écrire des vers libres qui transcendent le genre, et m’ont emporté malgré moi.
Emporté et secoué, comme 40 vagues qui brassent le téméraire qui osa s’y aventurer et qui en ressortira groggy.

Extrait :

Cinq ans après notre rencontre

je me suis éloignée du bruit
il m’a suivi
il s’est assis près de moi
j’ai osé mettre ma tête sur son épaule
je voulais respirer son air
et retrouver l’odeur évanouie de son enfance

(…)

© Maram al-Masri

Ouvrage à commander:
  • Chez l’éditeur : Editions J. C. Lattes
  • en livraison chez VOTRE libraire : lalibrairie.com

Sonnets – Germont

(Notes de Lecture)

Sonnets - Germont Forme du passé pour déclaration moderne, ces sonnets ne sont pas strictement des sonnets.

De tableau en tableau, l’émerveillement jaillit de toute part et le mot dépeint l’irrépressible bouillonnement de la vie.

Aussi, la rime s’oublie parfois en assonance, et les vers prennent autant de pieds que nécessaire.

Reste le 2×4+2×3, reste le lyrisme de l’auteur, reste l’esprit de poésie.

Ainsi commence le voyage :

Extrait :

I

Je dédie cette vie véritable
Au double que l’amour seul reconnaît
Lui qui fidèlement m’accompagne
Avant de se confondre en moi à jamais.

Or de ce garçon il ne voulait jamais parler
Comme par honte de sa grâce native.
Il lui souriait dans les regards étonnés,
Mais il fermait les yeux avec mépris.

Pardonnez le trouble et la souffrance
Qui pourront naître de la vision redoutable
Du monde réel, dont il m’est seul garant.

C’est lui pourtant qui m’entraînant
Sacrifia mes angoisses à la beauté
Et m’enseigna le prix de mon attente.

© Germont – ed. La Coopérative
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Ouvrage à commander:
  • Chez votre libraire : Sonnets – Germont – éditions La Coopérative – ISBN 979-10-59066-00-2    64 pages    9 €
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Khalil Gibran – Lorsque l’Amour vous fait signe… suivez-le

(Notes de Lecture)

[Par le hasard le plus fortuit, j’ai rédigé et posté cet article au moment où des fusillades ensanglantaient Paris.
Je ne veux rien changer de la rédaction, mais cela parle sans ambiguïté  de l’amour. Celui des humains : physique et sensuel.]

En cette période de confusion des valeurs,
revenons aux valeurs généreuses de la sagesse orientale.

Khalil Gibran, Lorsque l'amour vous fait signe... suivez-le On ne le voit pas venir, il vous prend et vous enserre, vous manipule comme son objet : vous n’êtes plus vous-même pendant un temps.
Victime.

Tant qu’à être victime, autant l’accepter ; se laisser mener pendant un moment, se laisser soumettre.

Ce bout de chemin est l’occasion de se découvrir, de se sentir belle-beau, de devenir humble et compréhensif-sive.

Ainsi commence le voyage de cet ouvrage magnifique en édition bilingue français/calligraphie :

Lorsque l’amour vous fait signe… suivez-le,

Bien que ses chemins soient abrupts
et escarpés,

Et quand ses ailes vous enveloppent,
livrez-vous à lui,

Malgré l’épée cachée dans son plumage
qui pourrait vous blesser.

Et s’il vous adresse la parole,
croyez en lui,

Même si sa voix fracasse vos rêves,
comme le vent du nord dévaste les jardins.

(…)

© Khalil Gibran

Ouvrage à commander:
  • Chez l’éditeur : Editions J. C. Lattes
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Max de Carvalho – La poésie du Football brésilien

(Notes de lecture)

La poésie du Football Brésilien - Couverture(Épinicie pour le pays des palmeraies)

Quand la compétition sportive fait atteindre des sommets d’absurdité,
quand elle dévoie les corps par le dopage,
quand la volonté de gagner écrase tout,
Que reste-t-il?

Il reste des poèmes d’une grande variété, en styles et en inspirations ; d’auteurs provenant d’écoles et de mouvements différents.

Il reste les héros populaires d’un sport populaire,
il reste des amourettes graduelles en gradins,
il reste la célébration des corps habiles,
il reste le palpitant de la vie de misère dont on s’extrait.

Extrait (justement) de cet compilation thématique en édition bilingue :

Éloge du jeu violent

Ah, ça ne rate jamais, avec l’arrière brutal !
Jouant du coude, des poings, il tacle par derrière…
Heureux le chroniqueur qui peignit l’animal :
« Ça dérouille et ça latte comme blattes sous la pierre »

Qu’un habile attaquant se démarque et vadrouille,
S’il se laisse déborder et que l’autre s’échappe,
Laissant là le jeu propre aussitôt il savate…
Qui, face à lui, dès lors, ne serait vert de trouille ?

L’avant-centre est au sol ? Il y va de bon cœur !
Essuyant ses crampons sur le nez du joueur,
Et tandis qu’il s’en donne, son équipe bétonne…

Le tableau d’affichage indique zéro-zéro,
Or, comme l’arbitrage n’est pas sévère du tout,
Le gros arrière central lève la semelle bien haut.

© Glauco Mattoso

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  • Chez l’éditeur : Editions Chandeigne
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Louise de Vilmorin – L’alphabet des aveux

(Notes de lecture)

L'alphabet des aveux - Louise de VilmorinLouise de Vilmorin était une femme vive, une muse pour beaucoup, et une femme inspirée.
Elle fit de sa vie une vie passionnante.

Au delà de ses romans, elle a écrit une poésie protéiforme et Oulipienne.
Des olorimes, des calligrammes, des palindromes…

Par bonheur, la forme n’écrase pas le fond, qui reste léger, très tendre et d’une grande simplicité.

Francis Poulenc l’a mise en musique (un peu lyrique & précieux à mon goût).

Extrait:

Le garçon de Liège

Un garçon de conte de fée
M’a fait un grand salut bourgeois
En plein vent, au bord d’une allée,
Debout sous l’arbre de la Loi.

Les oiseaux d’arrière-saison
Faisaient des leurs malgré la pluie
Et prise par ma déraison
J’osai lui crier : « Je m’ennuie. »

Sans dire un doux mot de menteur
Le soir dans ma chambre à tristesse
Il vint consoler ma pâleur.
Son ombre me fit des promesses.

Mais c’était un garçon de Liège,
Léger, léger comme le vent
Qui ne se prend à aucun piège
Et court les plaines de beau temps.

Et dans ma chemise de nuit,
Depuis lors quand je voudrais rire
Ah ! beau jeune homme je m’ennuie,
Ah ! dans ma chemise à mourir.

1939
© Louise de VILMORIN
Recueil : « Fiançailles pour rire » ou « L’alphabet des aveux »

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