Archives de catégorie : texte

Trois beaux brins de filles – 3/4

Cet article est le numéro 4 de 5 articles dans la serie Trois beaux brins de filles

(…)

-3-

La plus jeune des sœurs
ne voulut rien garder
de sa mère de concret
pour laisser en son cœur
sa pensée bien vivante.

En alpages, elle allait
de sa main caresser
les prairies verdoyantes,
suivre les animaux,
s’y nourrir et jouer,
buvant dans les ruisseaux
l’eau claire et préservée.

A croiser des troupeaux,
elle trouva des bergers
avec qui partager
la douceur de sa peau.

« Jeunette, je ne suis fille
que du monde de demain,
tout autour de moi brille
l’astre dans l’or des foins.
Ces herbes dessous nos mains,
les étoiles et les cieux
sont hors de tout dessein,
alors prenons soin d’eux. »

Quand d’autres épuisés
en luttes fratricides,
quand d’autres étaient ruinés
gavés de pesticides,
Une femme plongée dans l’onde
de l’estive, libérée,
prenait grand soin d’un monde
protégé et partagé.

(…)

« Trois beaux brins de filles » de Laurent QUIQUEREZ est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons CC-BY-NC-SA 4.0. En savoir plus sur les (nombreux) droits et les (quelques) devoirs.

2014 – Villeurbanne, France

Trois beaux brins de filles – 4/4

Cet article est le numéro 5 de 5 articles dans la serie Trois beaux brins de filles

(…)

-4-

Quand il ne resta rien
qu’estive et pâturages
quand tous furent bien contraints
de fuir là le naufrage,
la fille la plus sage
leur fit un peu de place,
imposant son partage
des temps et des espaces.

Les gueux firent des bergers
soumis à leur milieu,
déjà habitués
à vivre de bien peu ;
S’étant sentis avant
frêles et vulnérables,
ils veillent bêtes et enfants,
et deviennent vénérables.

Les prêtres, les ingénieurs
eurent du mal à quitter
le gâchis effréné,
de leurs vies antérieures.
Ils se plaignent tout le temps
pleurant sur leur misère,
mais ne savent rien faire
dans cet environnement.

Heureusement que leurs mômes
vivant de chaque instant,
prélèvent le minimum
des besoins du moment.
Ces beaux enfants, dans l’onde
de l’herbe à gambader,
se glissant dans un monde
aimé et respecté.

« Trois beaux brins de filles » de Laurent QUIQUEREZ est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons CC-BY-NC-SA 4.0. En savoir plus sur les (nombreux) droits et les (quelques) devoirs.

2014 – Villeurbanne, France

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CC-BY-NC-ND
« Three Girls, Three Smiles! » by Prato via Flickr

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Le livre ouvert

bande son : Tallis : « In manus tuas » by The Newman Consort, CC-BY-NC-SA (téléchargeable par le bouton)

Un dimanche que je flânais
et fouillais dans un carton
débordant de partitions
d’un bouquiniste des quais ;
candide, j’eus l’œil attiré
par une belle reliure
à qui patine et veinures
donnait un certain cachet.
Mais repris par le refrain
des baroques partitions,
j’ai reposé en leur sein
cet ouvrage d’exception.
Quand la semaine suivante,
je retrouve ce livre ouvert,
l’acquis sans savoir qu’en faire
pour sa beauté indécente.

De retour à la maison,
quelques bribes déchiffrées,
incantations, déraison,
achevaient de me troubler.
Le peu que j’en comprenais
ébranlaient l’ordre établi ;
me remuait, me broyait,
j’en perdis même l’appétit.
Il m’a fallu lâcher prise
et me laisser emporter,
accueillir toute surprise
et la laisser s’affiner.
Quelques mois ayant filés
d’efforts et travail ardus,
j’ai pu trouver le fil et
reprendre l’ouvrage du début.

Embarqué en des transports,
un grand gars à mes cotés
s’endormant sur sa liseuse,
me surpris à caresser
la fleur de la couverture,
les pages bouffantes en vélin.
D’écraser la reliure
le sens s’est offert enfin.
Éblouissement de taille,
grâce de haute facture :
d’une interstice, d’une faille,
jaillissait une aventure.
Et dans les flots de Circé,
déversés entre mes doigts,
une incroyable odyssée
m’emportait bien malgré moi.

« Le livre ouvert » de Laurent QUIQUEREZ est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons CC-BY-NC-SA 4.0. En savoir plus sur les (nombreux) droits et les (quelques) devoirs.

2014 – Villeurbanne, France

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Ce texte a été primé au concours de poésies 2014 de l’Archipel des Mots, Gex, France.

The book by Dave Heuts via Flickr CC-BY-SA
CC-BY-SA
« The book » by Dave Heuts via Flickr

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Qui, mieux que toi,

Qui, mieux que toi,

m’a fait franchir le Rubicon
m’a secoué dans mes certitudes
m’a couvert d’un regard bienveillant
m’a donné la force
m’a blessé au plus profond
m’a aimé sincèrement
m’a dégoutté au point de me faire fuir
m’a écrasé de sa morgue
m’a tiré des larmes
m’a fait sortir de moi-même
a ignoré mon amour
m’a modelé
m’a pris par la main
m’a nourri le corps et l’esprit
m’a regardé faire
m’a guidé de loin
m’a pris dans ses bras
m’a laissé tracer une route
m’a dit comment tu faisais
m’a laissé faire des erreurs
s’est imposé en moi
m’a offert son consentement
m’a offert ma liberté
m’indiffère royalement
m’a laissé le temps de t’apprécier
m’a charmé puis m’a lassé
me taquine outrageusement
m’a renvoyé à moi-même
m’a dit un non ferme et définitif
m’a révélé à moi-même
m’a abordé sans façon
m’a donné un nom
m’a reconnu parmi les siens
m’a fait un don
a respecté ma solitude
m’a jugé honnêtement (quoique durement)
a pénétré mon intimité
m’a laissé te convaincre
m’a révélé à moi-même
m’a laissé te rejoindre
m’a écarté de sa route
m’a écouté patiemment
était là à mes côtés
m’a fait reprendre espoir quand je voyais tout perdu

Qui ?

Toi, toi, toi, toi, toi, toi, toi, toi, toi, toi, toi, toi, toi, toi…

« Qui, mieux que toi? » de Laurent QUIQUEREZ est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons CC-BY-NC-SA 4.0. En savoir plus sur les (nombreux) droits et les (quelques) devoirs.

2014 – Villeurbanne, France

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Thank you by darwin Bell via Flickr CC-BY
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« Thank you » by darwin Bell via Flickr

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Lettre morte

Puisqu’en
Savoie,
on l’y
savait
chercher
sa voie,
trouver
sa foi ;

Ensemble
sa fam-
-ille et
sa femme,
sa fille,
ses fils,
épouses,
enfants,

émus,
le suivent
dans son
ultime
silence,
pour qu’il
repose
serein.

Ses am-
is, ceux
qui le
connaissent,
sont in-
vités
à le
prier.

« Lettre morte » de Laurent QUIQUEREZ est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons CC-BY-NC-SA 4.0. En savoir plus sur les (nombreux) droits et les (quelques) devoirs.

1994 – Courbevoie, France

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Eglise du Plateau d'Assy by bortescristian via Flickr CC-BY
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« Eglise du Plateau d’Assy » by bortescristian via Flickr

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La dame à son Dotâr

XII – The Lady to her guitar

For him who struck thy foreign string,
I ween this heart has ceased to care;
Then why dost thou such feelings bring
To my sad spirit—old Guitar?

It is as if the warm sunlight
In some deep glen should lingering stay,
When clouds of storm, or shades of night,
Have wrapt the parent orb away.

It is as if the glassy brook
Should image still its willows fair,
Though years ago the woodman’s stroke
Laid low in dust their Dryad-hair.

Even so, Guitar, thy magic tone
Hath moved the tear and waked the sigh;
Hath bid the ancient torrent moan
Although its very source is dry.

Emily Brontë
The lady to her guitar
POSTHUMOUS POEMS
Public Domain
L’original est disponible à WikiSource (work in progress).

La dame à son Dotâr

Au joueur d’un Dotâr lointain
dont j’imagine le cœur sans peine,
pourquoi évoquer des chagrins
à mon sombre esprit, Adjaleine(*) ?

C’est comme si un soleil ardent
en quelque vallée s’attardant
perçait noirs nuages en travers,
qui venaient couvrir la terre mère.

Comme si un ruisseau d’étincelles
fixaient l’image de ces saules
dont bûcherons, années dernières,
couchèrent crinières dans la poussière.

Tes sons magiques, c’est ainsi,
m’ont fait pleurante et soupirant(e)
faisant rejaillir un torrent
d’une source qui s’était tarie.

Licence Creative Commons
« La dame à son Dotâr » de Laurent QUIQUEREZ d’après Emily Brontë est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons CC-BY-NC-SA. En savoir plus sur les (nombreux) droits et les (quelques) devoirs.

2012-2013 – Villeurbanne, France
(*) Autre transcription phonétique de « Adjalin »

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"Nodira Pirmatova, chant et luth dutar" by Jean-Pierre Dalbéra via Flickr CC BY
Creative Commons CC-BY
« Nodira Pirmatova, chant et luth dutar » by Jean-Pierre Dalbéra via Flickr

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Et à moi en particulier

Il faut laisser du temps au temps,
Et pardonner aux gens autant
que faire se peut, aux gens, oh gen-
-tillement laisser du temps au gens.

« Et à moi en particulier » de Laurent QUIQUEREZ est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons CC-BY-NC-SA 4.0. En savoir plus sur les (nombreux) droits et les (quelques) devoirs.

1992-1993 – Lille, France

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Сестры by DZ Roman via Flickr CC-BY
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« Сестры » by DZ Roman via Flickr

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Les ombres humaines

Que j’aime, quand la nuit tombe,
regarder au dehors ;
le regard attiré
par les bouts de feuille d’or
collées sur le béton,
alignées en brigades

Et que j’aime ces ombres
qui se détachent, se meuvent,
dans ces fenêtres ;
ces tâches noires de deuil
qui donnent toute sa vie
à tout ce paysage.

Celle-là travaillera
jusqu’au bout de la nuit
et ces deux qui se battent
seront réconciliés
dès le petit matin.
Et celle là qui passe,
« Celle-là », je te connais.

Tous les jours, quand ils fuient,
dès que le noir est nuit,
je reste planté là
en ombre anonyme
à admirer tes pas
dans ta chambre, divine.

Maintenant tu comprends
pourquoi je t’ai laissée,
si seule et si souvent,
pour de longues soirées :
c’était pour voir cette ombre
qui pouvait être toi.

Je l’ai admirée vivre,
l’ai surprise à danser
seule sous le néon ;
l’ai vue dans la pénombre
s’habiller pour sortir
en tirant les rideaux… parfois.

Et je connais tout d’elle,
je sais tout ce qu’elle a fait :
j’ai compté une à une
les ardeurs de son cœur…
Et je les connais tous,
mais je ne t’en veux pas…

Et donc la prochaine fois
que nous nous reverrons,
que nous serons tous les deux,
ne baisse pas les yeux
pour demander pardon :
Jette-toi dans mes bras !!

Et fais le comme avant,
comme quand je le savais
mais que tu l’ignorais.
Il n’y eu pas de reproches
et il n’y en aura pas ;
et nous serons si proches…

Si proches…
sur tes jambes,
sur ton ventre,
et tes lèvres…
Sûrement, ce soir là,
nos ombres illumineront la nuit.

« Les Ombres Humaines » de Laurent QUIQUEREZ est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons CC-BY-NC-SA. En savoir plus sur les (nombreux) droits et les (quelques) devoirs.

1991 – Lille, France

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Les feuilles d’or… bleu:

Invasion of private lives by Thomas Marthinsen via Flickr CC-BY-NC-SA
CC-BY-NC-SA
« Invasion of private lives. » by Thomas Marthinsen via Flickr

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Maladie

Magali
(là) malade hi-
-er encore
est au lit.
Magali
alitée
littéraire
et rêveuse.

Magali
(en) pétard hier
explosait
de colère.
Magali
vague à l’âme,
elle, amère
et déchaînée.

Magali
alise et
lycéenne
lit ses haines.
Magali
lit aussi
les bêti-
-ses que j’écris.

Magali
blague au lit
Ah mais rit que
à mes plaisanteries.
Magali
et ne rit
plus depuis
que comme thérapie.

Magali
aujourd’hui
a libé-
-ré son lit,
Magali,
aguerrie
est repartie
pour la vie.

« Maladie » de Laurent QUIQUEREZ est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons CC-BY-NC-SA. En savoir plus sur les (nombreux) droits et les (quelques) devoirs.

1993-1995 – Lille, France

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break begins 11 by Steve McFarland/presta via Flickr CC-BY-NC
CC-BY-NC
« break begins 11 » by Steve McFarland/presta via Flickr

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Des parts (3)

Cet article est le numéro 3 de 4 articles dans la serie Des parts

Tu pars mère, sûrement…
je perds pied doucement.

à J.H.
2013 – Villeurbanne, France

Licence Creative Commons CC-BY-NC-SA
« Des parts (mère) » de Laurent QUIQUEREZ est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons CC-BY-NC-SA. En savoir plus sur les (nombreux) droits et les (quelques) devoirs.

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"Mother's Bread 100% Pure2" by josepha via Flickr CC-BY-NC-SALicence Creative Commons CC-BY « Mother’s Bread 100% Pure » by josepha via Flickr

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